Questions fréquentes

Combien existe-t-il de Grands Sites de France ?

Il n'existe pas une liste établie et close des Grands Sites. Sur environ 2500 sites classés au titre de la loi du 2 mai 1930 de protection des sites et des paysages, une centaine sont emblématiques et peuvent potentiellement être des Grands Sites de France.

53 sites, chiffre actuel, se sont regroupés au sein du Réseau des Grands Sites de France, qui est l'association nationale réunissant les collectivités qui gèrent les Grands Sites. Mais ce chiffre augmente régulièrement ; le RGSF comptait 17 membres en 2000 à la création de l'association.

Sur ces 53 sites, certains ont obtenu le label "Grand Site de France" décerné par le Ministère en charge de l'Environnement. Les autres travaillent pour obtenir ce label dans les années à venir. 

53 Grands Sites membres actifs du le Réseau des Grands Sites de France s'étendent sur plus de 470 communes et comptent environ 1,1 million habitants (Données recensement RGSF 2020).

Le nombre de communes comme le nombre d'habitants de chaque Grand Site est très variable. Le Grand Site Sainte-Victoire est le plus peuplé avec 180 913 habitants et 14 communes, le Massif du Canigó réunit 60 communes, le Marais poitevin 24. A l'inverse, le Cirque de Sixt-fer-à Cheval ne s'étend que sur une commune de 801 habitants. Territoires ruraux par excellence, plus de la moitié des Grands Sites totalisent moins de 10 000 habitants.

Qu'appelle-t-on "esprit des lieux" ?

Sublime ou pittoresque, grandiose ou intime, subjuguant ou apaisant, chaque Grand Site dégage une ambiance qui lui est propre : on l’appelle « l’esprit des lieux ». Les peintres, les poètes, les écrivains ont su l'approcher et le transmettre : Cézanne pour la Montagne Sainte Victoire, Victor Hugo pour la Pointe du Raz…

Les gestionnaires des Grands Sites poursuivent une ambition : mettre la préservation de « l'esprit des lieux » au cœur de leur action, afin que chaque visiteur, aujourd'hui et demain, puisse à son tour, « vivre l'expérience » du site. Cette expérience a été proposée par Kenneth White, écrivain et fondateur de l'Institut international de géopoétique, auteur avec Jacques Maigne, de l'ouvrage intitulé "Voir grand – Panorama des Grands Sites", Actes Sud, 2007.

Les Grands Sites de France sont-ils des sites publics ou privés ?

La gestion des Grands Sites est toujours publique, elle relève de l’intérêt général. Ce sont des collectivités territoriales, sous diverses formes, qui ont la responsabilité de leur animation et de leur gestion.

En revanche l’espace, classé ou non, peut être de propriété publique ou privée. Etant des espaces habités, et souvent agricoles ou forestiers, on y trouve logiquement de nombreux propriétaires privés. Les espaces naturels comportent souvent – mais pas toujours - des propriétés publiques : espaces naturels sensibles du Département, propriétés du Conservatoire du Littoral, propriétés communales, forêts domaniales de l’Office National des Forêts…

Parfois, pour les secteurs les plus fréquentés du site, demandant une réhabilitation lourde, il faut une maîtrise publique du foncier pour développer le projet. Ainsi, la Pointe du Raz était composée de nombreuses petites parcelles appartenant à une myriade de propriétaires : le Conservatoire du Littoral et le Conseil général ont acquis les terres pour permettre la restauration et la requalification du site et améliorer la qualité de l’accueil des visiteurs. 

On peut également noter que les acteurs privés – comme les agriculteurs, les professionnels du tourisme, les associations… - peuvent être associés à la démarche de gestion ou de mise en valeur du site. 

Un projet Grand Site de France gènère-t-il de nouvelles contraintes ?

Un projet Grand Site ne s’accompagne d’aucune nouvelle contrainte règlementaire. Les obligations règlementaires ne sont liées qu’aux outils de protections déjà existants (sites inscrits et classés, monuments historiques, réserves naturelles, sites Natura 2000, etc.).

Est-ce que l’obtention du label Grand Site de France s’accompagne de l’attribution de subventions ?

Non. En revanche la démarche Grand Site de France s’appuie sur un projet de territoire concerté et un programme d’actions précisément identifiées, décrites et inscrites dans un cadre stratégique validé par l’Etat. Cela facilite partenariats et financements.

Peut-on perdre le label Grand Site de France ?

Le label est attribué pour 6 ans renouvelable. Son renouvellement suit une procédure aussi exigeante que son obtention. A ce jour aucun Grand Site de France n’a perdu son label. Une procédure de suspension ou retrait, jamais utilisée, existe en cas de manquement caractérisé aux engagements du label.

Quelle différence entre un Grand Site de France et d’autres espaces protégés (Parcs naturels régionaux, Réserves naturelles, Sites patrimoniaux remarquables…) ?

Les Grands Sites de France ont en commun d’être des paysages emblématiques, très fréquentés, et classés pour une partie significative, au titre de la loi de 1930 sur la protection des monuments naturels et des sites. Ils peuvent constituer la partie emblématique et attractive d’un territoire de PNR, généralement plus vaste. Ils ont le plus souvent des compétences liées à l’accueil des visiteurs et à la maîtrise de la fréquentation. La spécificité de la démarche Grand Site de France par rapport aux Réserves naturelles, etc. repose sur une entrée sites et paysage, dont la protection de la biodiversité est une composante. Les Sites patrimoniaux remarquables (SPR) reposent quant à eux sur une protection au titre du patrimoine bâti.

Y a-t-il un lien avec les sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO ?

De nombreux sites classés, dont certains Grands Sites, sont inscrits en tout ou partie sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO) : le Pont du Gard, la cité fortifiée de Carcassonne, une série de sites préhistoriques dans la vallée de la Vézère, le site de Scandola-Girolata-Port-Piana plus connu sous le nom de Golfe de Porto etc. D’autres sites constituent une partie d’un site du Patrimoine mondial, comme le cirque de Navacelles, Saint-Guilhem-le-Désert Gorges de l’Hérault ou encore les Gorges du Tarn et de la Jonte.  

Il s’agit d’une reconnaissance internationale inscrite dans la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972. En signant cette convention, les pays reconnaissent que les sites, monuments et paysages inscrits sur la liste du patrimoine mondial constituent un patrimoine mondial à la protection duquel « il incombe à la communauté internationale toute entière de participer ».

Le label Grand Site de France est quant à lui de niveau national. Quand un site est déjà inscrit au Patrimoine mondial, sans pour autant être doté d’un plan de gestion, l’engagement d’une démarche visant l’obtention du label Grand Site de France peut être la réponse de la France à la demande de l’UNESCO d’élaborer ce plan de gestion.

Qu'est ce qu'une Opération Grand Site ?

C’est une démarche proposée par l’Etat pour aider les collectivités territoriales à restaurer et à gérer le site, lorsque celui-ci a les potentialités d’un futur "Grand Site de France". Son lancement se fait à la demande des collectivités concernées, qui doivent s’organiser pour porter la démarche. Un projet concerté est alors élaboré, sur la base d’études (paysagère, de fréquentation, de fonctionnement du territoire…). Lorsqu’il est abouti, il reçoit une validation officielle par le ministère en charge des sites permettant sa mise en œuvre. Des financements sont généralement accordés par les grandes collectivités territoriales (conseil général, conseil régional…) qui sont associées au projet depuis l’origine, et par l’Etat, assortis de fonds européens chaque fois que possible.

Il est important aussi de réfléchir dès le départ à la structure la plus à même de porter la gestion du Grand Site : il lui faudra une pérennité, des moyens de fonctionnement, du personnel compétent…

Un Grand Site de France ne doit pas obligatoirement avoir bénéficié d'une Opération Grand Site. Le label est donné selon des critères qui concernent les caractéristiques patrimoniales du site, sa notoriété et sa fréquentation, son état de préservation, le projet pour l’avenir, la capacité du gestionnaire à porter ce projet, les principes du développement durable dont la gouvernance. Si le site satisfait à ces critères sans pour autant avoir fait l’objet d’une OGS, il peut être labellisé Grand Site de France.

 

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